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Perméabilité

 

L’ancienne autoroute surélevée, facteur de nombreux problèmes liés au trafic motorisé dans le secteur, constituait autrefois une barrière physique importante au centre-ville historique de Séoul. Le manque de passages pour piétons et les nombreux stationnements illégaux qui encombraient l’espace sous l’autoroute rendaient difficiles les déplacements piétonniers perpendiculaires ou parallèles à cette voie. D’ailleurs, le stationnement illégal était si fréquent que les voies étaient congestionnées au point où la vitesse sur celles-ci sous l’autoroute était ralentie à une moyenne de 6 km/h pendant l’heure de pointe. Les autobus utilisaient ces voies et donc, ce trafic contribuait à diminuer considérablement le nombre d’usagers.

La conversion vers la rivière Cheonggyecheon a donc influencé positivement la perméabilité entre les tissus urbains adjacents. En effet, le projet crée une couture dans la ville afin de reconnecter les rues, les îlots et les différents quartiers avoisinants du point de vue social, économique et culturel. La reconnexion se fait autant dans l’axe nord-sud que dans le sens est-ouest.

 

Le nouveau Cheonggyecheon est facilement franchissable, traversable et perméable à l’échelle urbaine grâce aux multiples choix de cheminements et de déplacements entre les tissus avoisinants. Les deux rives de cette rivière sont connectées par 22 ponts, dont 12, qui accueillent véhicules et piétons, et 10, qui sont réservés aux piétons. Grâce à ces nombreux ponts présents à un intervalle qui varie — d’environ 160 m à 430 m —, les voies traversent et pénètrent profondément la ville depuis les berges de ce cours d’eau dans l’axe nord-sud. Le Cheonggyecheon reconnecte aussi la ville parallèlement à son axe. Le réseau viaire des berges du cours d’eau est divisé en deux routes à sens unique, et une promenade piétonne de part et d’autre de la rivière assure une fluidité et une continuité des déplacements dans l’axe est-ouest. Des voies supplémentaires parallèles à la rivière assurent aussi le débit de déplacement à proximité du projet.

 

Des connexions plus tangibles et autonomes entre les quartiers et la rivière permettent de dynamiser la culture locale, de contrer les disparités économiques, et de rappeler les liens entre le passé et le présent dans la superposition des couches spatiales et temporelles. En d’autres mots, la couture créée par la réhabilitation du cours d’eau Cheonggyecheon dépasse les dimensions du projet et permet de mettre au jour des connexions plus soutenables à l’échelle de la ville.

 

Le découpage du réseau viaire et la taille des îlots demeurent grandement variables dans le tissu urbain aux abords de la rivière. Ce secteur historique fut caractérisé par un mode de construction ancestral auquel une trame orthogonale de restructuration fut apposée au milieu du 20e siècle. La comparaison du tissu urbain du secteur avec les trames orthogonales de Limoilou et de Vancouver permet de saisir la taille des îlots.

 

 

Critique

 

Malgré la trame orthogonale apposée à la ville de Séoul, la dimension des îlots demeure variable. Le morcellement de la trame permet de lire la présence du bâti de base et du bâti spécialisé qui se juxtaposent et créent des formes complexes. Il en résulte un tissu global, où la perméabilité piétonne est réduite, et où le fractionnement rend l’imagibilité de la ville plus complexe.

 

 

Perméabilité réduite à cause de l'autoroute, barrière urbaine. Source Ilbe

Perméabilité réduite à cause de l'autoroute, barrière urbaine. Source Ilbe

Comparaison de plusieurs tissus urbains. Source Google map

Vue d'oiseau du secteur du Cheonggyecheon. On peut bien voir l'agglomération des rues traditionnelles plus désordonnées à lesquelles une maxi-grid a été apliquée récemment. Source Naver map

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