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Carte de la Corée du Sud en Asie du Nord-Est. Source: Google Map

Carte des limites de la ville de Séoul avec positionnement du Cheonggyecheon. Source: Naver

Séoul: Le Miracle du fleuve Han

 

La mégapole de Séoul possède un bagage historique et culturel impressionnant, depuis sa fondation le long des berges du fleuve Han, sous le nom de Wiryeseong par le royaume Baekje, il y a presque 4 000 ans. En raison de son positionnement stratégique au centre de la péninsule de Corée, à l’embouchure du fleuve Han, et encerclée de multiples montagnes, son importance augmenta considérablement lorsqu’elle fut le chef-lieu de l’empire coréen lors de la dynastie de Joseon entre 1394 et 1910, d’où la construction de nombreux palais et temples [Cho, M.-R., 2010].

 

À la fin du 19e siècle, ce long règne rompt avec une longue période de renfermement sur lui-même. Séoul s’ouvre aux étrangers. Elle devient la première ville d’Asie de l’Est à avoir l’électricité, l’eau courante, le téléphone et un réseau de tramways.

 

La très grande majorité de la ville a malheureusement été détruite durant l’invasion japonaise, qui dura de 1910 à 1945, et durant la Guerre de Corée, entre 1950 et 1953. Depuis, la péninsule est divisée entre Nord et Sud sur 248 km à la hauteur du 38e parallèle. Cette frontière minée et toujours très imperméable politiquement et écologiquement est surveillée par plus d’un million de soldats quotidiennement, ce qui en fait la zone la plus armée au monde [Cho, M.-R., 2010]. Située à seulement 45 km de cette frontière, Séoul devient alors la capitale de la partie Sud et ce pays très montagneux de 100 000 km2 fut officiellement proclamé la République de Corée [Armstrong, D., et Staff, C., 2007].

 

En ce sens, entre 1960 et 1980, la population de Séoul a alors plus que triplé, passant de 2,5 à plus de 8,5 millions d’habitants. L’agglomération urbaine de Séoul s’est agrandie considérablement et la densité des quartiers résidentiels a même triplé (60 à 170 habitations par hectare) [Busquet, J., 2011]. Cette industrialisation extrêmement rapide et cette augmentation démographique sans précédent ont causé des pressions insupportables sur les écosystèmes; déforestation, pollution, extinction d’espèces, appauvrissement des paysages, etc.

 

Subséquemment, avec de grands évènements dans les années 1980, tels les « Asian Games », en 1986, et les Jeux olympiques d’été, en 1988, Séoul s’est élevée au rang de Ville mondiale par l’achèvement de sa modernisation du point de vue fonctionnel, politique et économique. Depuis cette époque, Séoul se démarque sur les plans financier et économique dans les domaines des nouvelles technologies, de la recherche et du développement, des industries créatives et du tourisme [Busquet, J., 2011]. D’autres évènements majeurs ont également eu lieu à Séoul plus récemment, dont la Coupe du monde de Soccer, en 2002, et le sommet du G20, en 2010.

 

Aujourd’hui, cette immense ville est la deuxième agglomération urbaine la plus peuplée au monde, après celle de Tokyo [Busquet, J. 2011]. La population de plus de 24 millions d’individus est très homogène et représente plus de la moitié de la population de la Corée du Sud [Lee, Anderson, 2013]; 99 % des citoyens possèdent l’ethnicité coréenne [Temperton, V.M. et Zedler, J.B., 2014].

 

Les habitants sont concentrés sur une superficie de 605 km2 pour une densité nette de 17 000 personnes par km2; densité qui augmente bien au-dessus de 20 000 personnes par km2 si l’on exclut l’aire que couvre la Han river, la base militaire américaine et les montagnes [Temperton, V.M. et Zedler, J.B., 2014]. Séoul compte également trois monuments classés au patrimoine mondial de l’UNESCO : le palais de Changdeokgung, le sanctuaire de Jongmyo et plusieurs tombes royales de la dynastie Joseon.

 

Pour le futur de Séoul et de la Corée du Sud en général, des défis imposants doivent être surmontés à propos du patrimoine naturel dégradé à la suite des guerres et de la croissance économique hâtive. Pour devenir une ville plus durable, les pouvoirs politiques doivent agir au profit de la restauration écologique selon plusieurs enjeux : la reforestation, car les forêts possèdent une valeur par rapport aux écosystèmes et à l’eau pure et aussi pour les produits du bois qu’il est possible d’en dériver; la reconnexion avec les champs sauvages dans la zone démilitarisée; et finalement, la restauration des zones qui ont été modifiées sur la côte Ouest afin d’intégrer le flux des marées et de prendre soin des espèces marines en voie de disparition.

 

Dans le présent travail, le projet analysé, la rivière Cheonggyecheon, est un bon exemple de restauration du patrimoine naturel par les pouvoirs municipaux. En effet, en plein cœur de la mégapole de Séoul, un écosystème complet a été réhabilité au profit d’un espace public central et remarquable.

 

Comparaison d'échelle afin de bien comprendre l'envergure du projet:

 

 

Palais Gyeongbukgung construit en 1394 tout près du projet. Source: Amy Dunkley

Séoul durant la gueurre de Corée en 1951. Source: K Koseum

Olympiques des jeux d'hiver de 1988. Source: K Koseum

Séoul durant sa forte industrialisation dans les années 70. Source:: Kinh

Tracé de la rivière Cheonggyecheon 10,92 km (Secteur restauré 5,8 km). Source: Goolgle map

Tracé fondateur du chemin Ste-Foy de l'école d'architecture à Duplessis 10,56 km. Source: Google map

Vue panoramique de la partie Nord de la Ville de Séoul; Immense et dense. Source: Import ACE

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